Françoise baptiste est une figure active de l’île Rodrigues. Dynamique, elle a plusieurs cordes à son arc. Après avoir exercé comme infirmière, elle a fait de la radio. Puis, passionnée de cuisine, elle a réalisé un livre de recettes traditionnelles tirées des plats qu’elle sert à la table de son guest house, La Belle Rodriguaise. Elle accueille les voyageurs à Graviers où la beauté des paysages laisse rêveur. Sa table d’hôte  est un endroit très convivial et gourmand. La cuisson au feu de bois fait partie de sa manière de cuisiner, une façon ancestrale qu’elle garde pour certains plats. Ce mode de cuisson apporte indéniablement ce petit goût fumé qui fait la différence. Les produits du terroir sont également primordiaux à ses yeux afin de garantir une cuisine authentique et saine. 

Face au lagon de Graviers, dehors, un coin aménagé pour faire du feu jouxte la cuisine de son guest house, lui permettant de faire mijoter ses confitures et ses compotes à l’ancienne, dans une casserole en cuivre. La cuisson au feu de bois sert aussi pour cuire du poisson fraîchement pêché dans le lagon.

Comme tous les matins, les pêcheurs des environs viennent lui livrer leurs prises. Aujourd’hui le Cordonnier est à l’honneur. C’est une belle occasion d’allumer son four à pizza qui servira à cuire son poisson. Quelques gouttes de limon rodriguais viendront apporter une touche légère et savoureuse en fin de cuisson. Ce petit citron juteux parfume à merveille les mets de l’île. Mettez-vous à table pour déguster ce plat délicieusement frais et iodé !

Les desserts rodriguais sont généralement préparés avec les fruits qui abondent sur tout le territoire. Françoise les cueille dans son jardin selon les saisons et commande ses limons aux producteurs qui sont à deux pas de chez elle. Aujourd’hui, ses papayes sont mûres, elle se lance dans la création de délicieuses pâtisseries.  Au programme, tarte aux papayes et mousse de framboise ! A suivre….d’autres plats mijotés par Françoise et un article sur ses chambres :)

*Mon avis : Un de mes endroits préférés à Rodrigues pour la beauté de sa côte, son sublime lagon, la gentillesse de toute l’équipe de la Belle Rodriguaise, la cuisine de Françoise et ses précieux conseils, la convivialité de sa table, ses chambres confortables. Je suis fan depuis des années…..

*Adresse : La Belle Rodriguaise, Graviers

www.labellerodriguaise.com

*Livre : Les délices de Rodrigues aux éditions Payenké

« Faire des petits pots » est une institution chez les femmes rodriguaises  depuis la diminution de l’activité de la pêche aux ourites (poulpes). Depuis déjà plusieurs années, une nouvelle génération de femmes entrepreneurs s’est reconvertie en utilisant les ressources naturelles de l’île et en mettant en valeur les recettes traditionnelles de leurs grands-mères : Achards, piments, confits, confitures, miel du pays…

A l’époque, les fruits, légumes, piments, limons étaient mis en pot pour être conservés durant les temps difficiles. Les bocaux permettent aussi de consommer des produits de saison toute l’année. Ces fruits, légumes et piments étaient plongés dans de l’eau vinaigrée ou dans du sucre pour être transformés en cas de besoin. A Rodrigues, les produits du terroir sont à portée de main dans les jardins. Le mode de fabrication est resté artisanal mais les normes d’hygiènes sont plus strictes. Les femmes ont été formées à ce sujet par la Small Handicraft development  authority, qui leur a permis d’en faire un vrai métier. Lors des préparations dans leur cuisine, elles sont vêtues comme des vraies pros avec une blouse, des gants, une charlotte. Après la stérilisation des pots en verre et les récoltes, il faut éplucher, couper, mixer, cuir, faire mijoter…Des étiquettes sont imprimées avec le nom et l’adresse de chaque productrice puis  collées directement sur les pots.

Au marché de Port-Mathurin, les étales regorgent de toutes sortes de petits pots sucrés; miel, confiture d’ananas, de mangues, de citron et d’autres parfums qui côtoient les pots épicés et salés composés de piment et de limon mais aussi d’ourites, de manioc, de margoze, ect...Ils sont vendus au quatre coins de l’île, souvent en bordure de route dans des petites guérites aux toits construits en vacoas, au milieu des vanneries et des ourites séchées. On peut également téléphoner à la cuisinière et passer directement chez elle. C’est ce qui est unique à Rodrigues, pouvoir rencontrer le producteur, visiter son jardin, discuter un peu, tout cela avec le sourire !

Pour les achards, les ingrédients sont généralement composés d’ail écrasé, de piments frais, de piments séchés, d’huile, de curcuma et de vinaigre.Pour les aigres- doux, il faut du sucre, du miel, des piments écrasés et de l’huile. Ces spécialités accompagnent à merveille presque tous les plats ! Si vous passer vos vacances à Rodrigues, n'hésitez pas à glisser quelques petits pots dans votre valise pour ramener avec vous les douces saveurs de l’île !

Elle est souvent appelé la cendrillon des Mascareignes. Située à une heure et demi de vol, au Nord-Est de Maurice, l’île Rodrigues est la destination, secrète, exclusive des amoureux de la nature, de la plongée, du kite surf, de la randonnée et de la pêche en haute mer. Encore sauvage, Rodrigues n’a rien à envier à sa sœur mauricienne, bien au contraire! 

Avec 8 km de large sur 18 km de long, Rodrigues est un confetti dans l’océan Indien, la plus petite île de l’archipel des Mascareignes. Le Mont Limon qui culmine fièrement à 398m est le sommet le plus haut de l’île. Les routes sont sinueuses et offrent à chaque instant de superbes points de vue sur le lagon qui fait deux fois sa superficie. Pas de terrain plat à Rodrigues donc pas de plantations de canne à sucre, mais des potagers accrochés sur des terrains rocailleux, de petits jardins où l’on cultive pour la famille, manioc, maïs, haricots rouges, oignons, gingembre et piment. Les villages ont pour noms : Caverne-patate, Citronnelle, Le Choux, Quatre-Vents, Rivière-Banane, Baie-Topaze, Roche-Bon-Dieu ... Si l’anglais est la langue administrative, le français et le créole sont parlé partout. Si on vous conseille de “prendre de la graine”, c’est du haricot rouge qu’il s’agit et si on vous propose aimablement “un jus”, ce n’est peut être que celui du délicieux limon de l’île, le petit citron emblématique si parfumé de Rodrigues. Dans les villages, sous le soleil de midi, tout séche sur le toit : le linge, les chapelets de saucisses et les fameuses “ourites” (poulpes) accrochés à des portiques en bois.

Sur 38.000 habitants, 2.600 sont pêcheurs. La pêche au thon jaune, au marlin, au wahoo, à la dorade coryphène a lieu de septembre à mai et la pêche à la “senne” (au filet) de mars à octobre. Le coup d’envoi est donné chaque année le 1er mars à la Fête du Poisson avec ambiance guinguette, ourites grillées et courses de bateaux.

Capitale de Rodrigues, Port Mathurin est une bourgade tranquille qui ne s’anime vraiment qu’en trois occasions : l’arrivée du ferry, le marché du samedi et la messe du dimanche. Tout Rodrigues est là quand le Mauritius Pride ou le Trochetia déchargent leurs marchandises sur le port : le tracteur, les pièces pour la voiture, la moto ou le ventilateur, pour embarquer au retour des vaches et des chèvres et autres produits locaux. Tous les samedis matin, le marché attire la foule sous les halles à demi-couvertes où tous les maraichers et pêcheurs se rassemblent autour des étals multicolores de poissons, de fruits et d’épices. A 10h du matin, rue de la solidarité, les Rodriguais se retrouvent le long des maisons rouges au toit bleu, pour faire leurs emplettes. Les dames avec leur chapeau échangent des nouvelles par petits groupes sous un parapluie qui sert d’ombrelle et vont à la gare routière prendre le bus « Ciel de Paris », « Prince of love » ou « Road Commander » …  La messe du dimanche a lieu au Sacré Coeur de Marie devant une foule fervente. 

A Rodrigues, pas de golf, l’île a choisi l’éco-tourisme, en préservant les paysages, les sentiers le long des falaises, en privilégiant les tables d’hôtes et les chambres chez l’habitant. Le soir, la musique s’invite avec le séga tambour avec des notes d’accordéon, du tambour et du triangle et on danse un sega endiablé qui rappelle vaguement la polka.

 Les plages les plus belles sont à l’Est et au Sud-Est. Classée parmi les 10 plus belles plages de l’Océan Indien, la plage du “Trou d’Argent” se mérite. Compter une petite heure de marche pour l’atteindre. Plus accessibles sont celles de Cotton Bay, Saint François ou Graviers à l’ombre des filaos. L’anse Mourouk, très ventée, est le paradis des Kitesurfeurs et windsurfeurs.

Rodrigues est l’île rêvée pour renouer avec la nature où, ni le temps, ni le stress n’ont d’emprise sur nous. Qu’il est bon de flâner dans ses paysages fascinants qui permettent de vivre de réels moments de simplicité, d’humanité et d’authenticité pour se ressourcer.

 L’avion survole les reflets scintillants et bleutés du sublime lagon avant de poser ses roues sur le tarmac brûlant. Autour de l'aéroport, dans ce paysage aride, seules les herbes jaunes brûlées par le soleil ondulent à chaque bourrasque de vent. Une voiture nous conduit à travers les lacets qui mènent à Mont-Lubin, le passage incontournable pour se rendre à l’Est ou dans le Sud. La route plonge peu à peu vers la mer, traversant une végétation fouettée par les alizés où les Vacoas bravent les éléments et où les vaches paraissent bien ancrées dans leurs verts pâturages. Au milieu des eaux cristallines tel un confetti, L’Hermitage, un îlot  entouré d’un banc de sable en forme de cœur, invite à la robinsonnade. Happé par la beauté du spectacle, nous restons sans voix. Il est midi, les couleurs du lagon sont sublimées dans une déclinaison de bleus et verts insoupçonnés. Les cultures en terrasses se succèdent et la passe apparaît majestueuse, s’ouvrant comme une route qui serpente au milieu de l’océan. 

Le jour se lève quand les pêcheuses d’ourites( de poulpes), les yeux encore remplis de sommeil, s’enfoncent à mi-cuisses dans la mer, munies de leur chapeau de paille et de leur baguette pour déloger les pieuvres de leur cachette. Mises à sécher comme du linge sur des portiques en bois aux quatre coins de l’île, elles font la fierté de Rodrigues.

La route longe l’océan jusqu’à Mourouk. Par la fenêtre de la voiture, nous suivons les voiles triangulaires des pêcheurs qui voguent au gré du vent. Nous garons le véhicule pour découvrir la côte à pied jusqu’à Graviers. Un troupeau de cabris broute paisiblement derrière les filaos. En bordure de plage sous les arbres, des casiers attendent d’être transportés dans les pirogues. Sur le sable, nous croisons une femme avec un enfant et un chien. Une scène de vie authentique, à la fois, simple et touchante.

En direction de l’Est, la route devient chaotique et semble finir sa course dans le lagon. Son bleu turquoise est si hypnotique et le sable de anse Ally est si blanc ... La plage est désertique, à l’exception de quelques moutons faisant une pose, couchés au ras de l’eau. Une envie de se rafraîchir peut être ! Non loin de là, ce paysage de far-west tropical a un charme fou avec ses herbes sèches, ses cactus, ses Vacoas, le sol jonché de cailloux. Les toits en tôle de certaines maisons ont repris la couleur du lagon. Nous arrivons à la superbe plage de St François qui s’étale dans un cul de sac, avec ses pirogues en bois au mouillage. Nous suivons le chemin du littoral où les criques sauvages creusées dans les falaises se suivent, Trou d’Argent, Anse Bouteille. Impossible de résister, nous plongeons dans l’eau, c’est paradisiaque.

Régénérés, nous roulons jusqu’à Port-Maturin la capitale. Les façades des boutiques extrêmement colorées créent une ambiance joyeuse et vivante. Vers, Anse aux Anglais, les saucisses sèches au soleil en front de mer. Sur les hauteurs à Pointe Canon, nous laissons le soin à la reine de Rodrigues qui domine Port-Mathurin de veiller sur ce petit bijou.